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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 02:35

DE L'EAU POUR LES ELEPHANTS

Francis Lawrence

 

2 étoiles

 

EN BREF:

Un beau conte, duquel on trouve tous les éléments: un univers (le milieu du cirque), une époque, des animaux, des personnages hauts en couleurs (les seconds rôles), des aventures, de la poésie, une morale. Et en bonus ici, une belle Waltz.

 

de-l-eau-pour-les-elephants.jpg

 

Je suis allé voir ce film pour deux raisons. La première tient sur un seul et unique nom: Christoph Waltz. La seconde tient sur mon étonnement devant la une du cahier ciné de Libé, qui affichait alors en grand son goût pour ce mélo américain, chose étonnante quand on sait l'élitisme un peu puant des critiques de Libé, qui systématiquement, relèguent les films de ce genre dans la -un peu honteuse- catégorie « autres films ». Mais sérieusement, j'y allais quand même pour pouvoir me moquer, cracher un peu sur du romantisme dégoulinant de clichés, sur un couple (Pattinson-Witherspoon) hyper-polissé, sur une histoire chiante et pauvre. Quelle ne fut pas ma déception quand, au sortir de la projection, je me suis rendu compte qu'il ne m'était pas possible de cracher sur le film, un bon film populaire dans le bon sens du terme, un beau film sur le point de vue technique. En fouillant un peu, j'ai même réussi à trouver du sens et de l'intérêt à l'histoire. Ravalant donc mes sarcasmes, et malgré la sortie du film il y a plus d'un mois, je me propose même de défendre ici le film, et j'en suis le premier étonné. De l'eau pour les éléphants (quel titre pourri!), raconte donc la rencontre entre un jeune vétérinaire qui se retrouve par hasard dans un train de circassiens en tournée, et une femme lumineuse sur ses chevaux. Le patron du cirque prend le jeune véto sous son aile. Pour remplacer un cheval mort qui faisait partie du numéro phare du cirque, le patron décide d'acheter un éléphant, Rosie. Cet éléphant sera l'objet de la discorde, rapprochant la femme du patron et le véto, éloignant ainsi la femme de son violent mari.

 

Les conventions d'un scénario trop prévisible, ses invraisemblances, le manichéisme des personnages, s'effacent en partie derrière la fresque ambitieuse et la richesse du microcosme dépeint.

La Croix

 

Il y a dans ce film un beau portrait, celui d'une compagnie de cirque à son apogée, puis qui décline. Et dans ce portrait, il y a une noirceur évidente, une violence qui se suggère et qui parfois éclate, assez crue. On s'attache vite aux personnages, par la manière efficace qu'à Francis Lawrence de filmer son histoire. Dans ce train, on ressent vite une ambiance de troupe, et s'installe alors une inattendue connivence entre nous et les membres du cirque. Les personnages secondaires ont une vraie existence dans le film, entre l'alcoolo malade, le clown un peu esseulé. C'est là qu'on trouve l'intérêt du film: dans la capacité du cinéaste à faire évoluer tous les personnages, et pas seulement les têtes d'affiche, dans un récit bien construit et plutôt crédible. On sent bien qu'il se passe quelque chose d'anormal, monte alors une petite tension, nécessaire et suffisante pour nous accrocher au fauteuil. Si bien qu'on ne s'ennuie pas, malgré la longueur du film (quasiment deux heures). Cette tension, elle est due au grand chef du cirque, l'excellent Christoph Waltz (qui ne déçoit pas, l'un des seuls acteurs vivants à savoir faire passer dans un regard toute la violence du monde, puis toute la douceur de ce même monde au plan juste après). Dans l'impasse financière, il se voit obligé (mais sans scrupules), de jeter des employés du cirque sur les rails, discrètement. L'ambiance à bord du train se dégrade jour après jour. Et puis, cet homme n'aime pas les animaux, il n'est intéressé que par l'effet financier de ceux-ci, totalement obnubilé par l'appât du gain. Sa femme, il s'en lave un peu les mains, mais dès que quelqu'un l'approche d'un peu près, il confirme que c'est territoire conquis.

 

Une fresque somptueuse et envoutante mais à qui il manque parfois un peu d'âme.

Premiere


Il y a donc une violence étonnante et qui permet au film de trouver un intérêt, puisqu'il s'agira forcément de démonter cette violence, tâche dont le réalisateur s'acquitte avec du mal, puisque l'histoire, dans ses derniers tournants, patine un peu. Ceci étant dit, l'idée de faire d'un éléphant le pivot central d'une histoire en est une excellente. En effet, Rosie l'éléphante est très attachante, et le mal qui lui est fait (parce qu'elle ne paraît pas gérable) nous est cruel. Christoph Waltz est diabolique, détestable et sans aucun sens moral. Ainsi donc l'image de Robert Pattinson, notre sauveur, dormant mélancoliquement dans les creux de l'éléphant, allait presque jusqu'à nous bouleverser. Et c'est en fait à partir de là que le film finit par nous décevoir. En fait, il nous avait trop donné de belles images et d'idées étonnantes. La fin du film est trop convenue pour achever de nous surprendre. Francis Lawrence, s'il ne bâcle pas son affaire, revient dans les clous avec cette fin convenue qui tourne uniquement sur le couple très plastique mais pas franchement envoûtant Reese Whiterspoon – Robert Pattinson. Les personnages secondaires disparaissent, le patron aussi, alors forcément, ne restent que les deux plus fades de l'histoire, avec toutefois l'éléphante, qui maintient notre attention jusqu'au bout. Mais en sortant, on retient tout de même plus l'aspect surprenant du film, on est plus étonnés que déçus par la fin. Et malgré ses défauts, qu'on attendait multipliés par cinq, l'objet se regarde avec attention, et on aime cette grâce propre aux contes.

 

de-l-eau-pour-les-elephants-2.jpg

 

63% de réussite.

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commentaires

D
<br /> Bonjour Gagor, c'est un film honnête mais cela ne vaut pas le roman de Sara Gruen (plus noir, plus pessimiste). Christopher Waltz est bien, en revanche Reese Witherspoon m'a semblé terne. Bonne<br /> après-midi.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Effectivement, si Waltz remonte largement le niveau, le couple star est un peu lisse, malgré un certain étonnement pour Robert Pattinson...<br /> <br /> <br /> <br />

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