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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 02:12

PARLEZ-MOI DE VOUS

Pierre Pinaud

 

2 étoiles

 

EN BREF:

Un charmant premier film. Karin Viard étonne, une fois de plus, plus touchante que drôle, et Nicolas Duvauchelle amène sa complexité à un scénario qui manque parfois de nerfs.

 

parlez-moi-de-vous.jpg

 

Mélina est une voix de radio. Rien de plus. Son émission consiste à écouter des femmes parler de leurs problèmes ou de leurs interrogations, puis à les orienter vers une plus grande estime d'elles-mêmes, une plus grande perméabilité en société. Parlez-moi de vous mais ne me parlez pas de moi. Voilà qui pourrait aisément être la devise de cette femme, qui a signé dans son contrat une clause d'anonymat. Personne ne doit pouvoir savoir qui elle est. Sa vie est imperméable. Son appartement cossu situé dans les beaux quartiers parisiens n'accueille jamais personne, si ce n'est la femme de ménage, et elle refuse de toucher quoi que ce soit, elle porte des gants. Elle se dit allergique à la poussière, au textile... Et on nous la décrit comme allergique au lien social, physiquement. Pourtant, en sa présence, les langues se délient facilement, elle sait visiblement écouter. Mais n'en fait profiter personne. Adoptée, elle part à la recherche de sa mère biologique, qu'elle trouvera en banlieue, dans un endroit ou la vie à pris résidence. Elle observe cette femme, et s'en approche, comme elle gravite autour d'une famille entière.

 

Karin Viard est une fois de plus impeccable (...). Le film, lui, un peu lisse et ne maîtrisant pas toujours ses ruptures de genre, frustre le spectateur de n'être pas à la hauteur de son héroïne.

Le Journal du Dimanche


Pierre Pinaud, pour son premier film, s'est offert un rêve: Karin Viard en actrice principale. Et effectivement, une fois de plus, elle détonne, drôle mais pas tant que ça. Touchante, même. Elle donne au film son relief, le fait tenir debout, tout simplement. On nous vendait Parlez-moi de vous sur l'image d'une femme de radio, au visage mystérieux. On s'attendait à une comédie, à vue de nez plutôt fine, on se retrouve face à une étude de cas psychologique, et on est surpris. Par une tonalité au final assez triste, dans la grisaille, par une ambiance étrange oscillant entre le folklore des années 70 (Michèle Torr, les majorettes...), et la morosité des années 2010. On nous propose le portrait sensible d'une femme qui trouve sa seule satisfaction dans la visite d'expositions d'art contemporain. C'est plus plat qu'on ne l'avait pensé, mais aussi plus inattendu. Le scénario manque de nerfs, l'histoire de pêche. Heureusement arrive dans tout cela le second rôle parfait: Nicolas Duvauchelle. Son personnage arrive à pic, qui permet à celui de Karin Viard de trouver un réel intérêt, elle qui se raidit à mesure que l'homme s'approche et lui tourne autour. Le scénario tend à se densifier, le portrait de cette femme devient par moments vraiment très bon, et vu sous un angle original.

 

Malgré l'aspect binaire du scénario, le réalisateur parvient à échapper aux clichés grâce au personnage de Lucas, maçon et photographe à ses heures. L'abattage de Karin Viard et la subtilité de Nicolas Duvauchelle emportent leur improbable duo vers une complexité salutaire.

Premiere


En fait, le film est très sympathique à regarder, on le survole un peu, et on ne le retiendra surement pas très longtemps. On perçoit sous toutes les coutures des petites faiblesses, celles qu'un premier film peut facilement avoir (une platitude technique, une musique insistante et des scènes que l'on voit arriver), et on sent aussi un vrai espoir derrière, de réelles idées (ce duo improbable Viard-Duvauchelle, qui nous tient mine de rien en haleine, cette femme qui écoute mais ne veut pas être écoutée, qui n'aime pas mais veut être aimée), qui laissent à penser que le deuxième film sera le bon. Quitte à portraitiser un personnage aussi fort et démesuré, autant aller encore un peu derrière la façade, se dit-on, faire tomber les masques en tapant un coup plus fort. Attachant mais vite vu, c'est cette impression que le film laissera, on en est sur. Jusqu'à une surprise. Cette fin, qu'on attendait pas. Vers la fin, justement, on était en train de se dire que le film virait au mélo, et que ça ne sentait pas très bon. Et pas du tout. Le réalisateur coupe la musique, pour notre plus grand bien, et nous offre une fin d'une délicatesse et d'une justesse exemplaires. Dans la suggestion et la proposition. Karin Viard y dévoile un jeu d'actrice intense, l'art est là. On se quitte, en ayant l'impression finalement d'avoir tissé un lien tout personnel avec un petit film, qui finalement nous laissera un joli souvenir.

 

parlez-moi-de-vous-2.jpg

 

63%.

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commentaires

T
Moi, j'ai bien aimé ce petit film de début d'année. Karin Viard est pour moi une des plus grandes actrices françaises. Elle est très drôle. On rit de bon coeur jusqu'a cette fin belle et inatendue.<br /> Un des meilleurs films de la semaine. (Petite semaine)
Répondre
G
<br /> <br /> Rassure-toi, j'ai plutôt aimé aussi, sans trouver ça transcendant. Un petit premier film prometteur, en somme!<br /> <br /> <br /> <br />

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